TASMANIE

Avec ses nombreux parcs nationaux dont plusieurs classes au patrimoine mondial de l'UNESCO, et sa réputation de fleur sauvage de l'Australie, je dois dire que je m'attendais à être enchantée par la beauté de cette île... et pourtant j'en suis revenue avec une impression un peu mitigée...Le mythique Cradle Mountain et son acolyte Lake StClair ne m'ont décidément pas convaincue... Mais comment concurrencer la Nouvelle Zélande que je viens de quitter? Malgré sa beauté, l'Australie ne peut rivaliser dans ce domaine et afin de pouvoir apprécier à leur juste valeur ce que ces deux pays ont a offrir, mon meilleur conseil est de commencer le voyage par miss Aussie avant d'aller voir les Kiwis!

Eh... la Tasmanie ce n'était pas non plus l'horreur hein! Et même si Géraldine  (bleue cette fois... un peu de patriotisme :-))

ne valait pas George et que je me suis sentie bien seule sans ma copine adorée, j'ai quand même vu des trucs sympas:

La côte est est vraiment jolie, notamment le Freycinet National Park qui, avec ses roches de granit rose et ses petits chemins de terre débouchant sur une charmante plage immaculée, n'est pas sans rappeler les calanques de Piana en Corse... Sauf que la balade sent ici plus l'eucalyptus que le pin et que l'on y croise des wallabies...

 

Le vrai plus de la Tasmanie est surtout et définitivement la vie sauvage...

Lors d'une quête a l'ornithorynque - ou platypus - (...Martine, Romain... j'ai bien pensé à vous :-)).... au crépuscule comme il se doit, j'ai joué à me faire peur et mon cœur a bien failli lâcher!

Alors que je marchais... seule... sur le chemin du lac, ne laissant sur mon passage que le bruit commun des petits cailloux écrasés par mes pas, les animaux du coin crurent la voie libre. Ainsi un kangourou (...bien 1,70m de haut), bondissant des bosquets sans prévenir, vint me couper la route, déclenchant par la même occasion mon premier incident cardiaque. Mais ne pouvant me résoudre à abandonner à la simple surprise d'un marsupial un peu trop spontané, je décidai, valeureuse et persévérante, de poursuivre mon objectif... Environ 30 secondes plus tard, deuxième pause cardiaque (mais brève cette fois, je cru donc m'habituer) à la découverte des yeux brillants du paddlemelon (sorte de wallaby) installé sur le chemin, qui me regardèrent d'un air inquisiteur avant de suivre leur propriétaire dans son bush natal....J'étais à peine remise de mes émotions lorsqu'un wombat  (un wombat c'est... impossible a décrire... il vaut mieux regarder la photo!) me fit bondir plus haut que ses petits copains de la foret (non finalement pas du tout habituée la Delph...) en décidant brutalement de regagner les fourrés à l'instant où, ignorant bien sûr sa présence, je passai à sa hauteur... Enfin l'assaut final fut donné par un oiseau, certes très beau très coloré mais incroyablement effrayant lorsqu'il décida de s'envoler dans un bruyant bruissement de feuilles perçant soudainement le silence de la nature....

Vraie expérience de vie sauvage donc... même si je pense que si un Hitchkok avait planqué sa camera sur le chemin, j'aurais remporté haut la main l'oscar de la meilleure actrice et même si aucun ornithorynque n'a daigné montrer le bout de son bec alors que, tout de même, après avoir bravé toutes ces terribles créatures, je l'avais pourtant -je crois- bien mérité!!

La rapidité des évènements et certainement un peu mon trouble m'ont empêchée de ramener les clichés témoins de ma bravoure... mais comme j'ai croisé plusieurs wombats au cours de mes quelques jours, je peux vous montrer la bouille de la peluche:

Dans un tout autre genre, en Tasmanie, il y a aussi Port Arthur, ancienne prison où l'on envoyait les colons délinquants récidivistes pour soi-disant les éduquer. Des conditions de vie parfois inhumaines dans un cadre arboré et verdoyant en parfaite contradiction avec l'enfer vécu par les prisonniers...

A propos d'enfer, la Tasmanie est bien sur connue pour ses Diables... Ainsi nommés en raison de leur pelage noir, de leurs oreilles ourlées de rouge et de leur comportement envers leurs congénères, jugé agressif  lorsqu'il s'agit de diner... pourtant, ces marsupiaux carnivores ne sont pas aussi diaboliques que leur nom l'indique....

Ils sont aujourd'hui menacés par un cancer de la face génétiquement transmissible (Devil Facial Tumor Disease) qui réduit fortement le nombre d'individus et pourrait faire s'éteindre cette espèce endémique (à l'état sauvage) de Tasmanie.

Ainsi donc les paysages de Tasmanie, bien que jolis ne m'ont pas laissée sans voix, mais cette petite île m'a tout de même touchée par sa vie sauvage exceptionnelle, et parfois unique.