RAPA NUI

Rapa Nui est le nom polynésien de l´Île de Pâques.

L´Île de Pâques, un endroit mythique, et mystique, perdu au coeur du Pacifique, à 4000 km des côtes chiliennes et autant de Tahiti. Lorsque l´on évoque ce nom, on pense bien sûr aux moais, ces mégalithes (jusqu´à 10m de haut) dont la fabrication et le transport ont pendant bien longtemps été entourés d´un grand mystère. Il est admis aujourd´hui qu´issus de la pierre du volcan Rano Raraku, ils ont été éparpillés aux quatre coins de l´île, puis dressés à l´aide de techniques utilisant des rondins de bois (explication qui a pu être retenue seulement lorsque les experts ont compris que l´île au paysage pelé avait en fait été boisée).

L´océan ici est sublime. Le bleu profond de ses vagues laissent passer la lumiére en leur cîme, révélant alors un vert cristallin que je crois n´avoir jamais vu auparavant.

Au nord de l´île, la plage superbe d´Anakena est quant à elle bordée d´une eau turquoise et limpide. 

Mais pour moi, l´Île de Pâques, c´est avant tout ma rencontre avec Moa, un authentique Pascuan, ou Rapa Nui, voire Moai vivant comme il se nomme lui-même, qui m´a prise par la main pour m´emmener dans son monde, à la rencontre de sa culture et de ses traditions. Très peu de Pascuans continuent à vivre quotidiennement selon les rites ancestraux qui ne sont aujourd´hui perpétués qu´à l´occasion de cérémonies ou du festival de Tapati (durant lequel toutes sortes de compétitions impliquant les traditions originelles sont organisées).

Mais Moa, lui, vit avec les éléments, marche nu-pieds pour garder un contact perpétuel avec sa terre, va pêcher chaque jour avec le fusil qu´il a fabriqué lui-même, car il en a besoin, pas seulement pour manger, mais pour se sentir dans son élément. N´allez pas croire qu´il est désociabilisé: lorsque je l´ai rencontré à Hanga Roa, la seule ville de l´île, je ne m´attendais pas à cela. Mais dès qu´il rentre vraiment chez lui, loin d´Hanga Roa et des hommes "corrompus" par l´argent selon ses dires, il troque ses vêtements pour sa tenue traditionnelle, faite de mahute et de plumes de coq (car Moa est de sang royal) et passe ses nuits dans une caverne.

Moa m´a fait sentir le pouvoir de Te pito, le nombril de la terre, ainsi que les Pascuans nomment leur île isolée, et ce rapport à la nature, à l´essentiel m´a profondément troublée. J´étais fascinée par cet homme, sa manière de vivre et de penser...

Une rencontre unique, boulversante et définitivement inoubliable.

Moa, mon Moai à moi :-).